Mongolie

Au levé, nous offrons quelques cadeaux à la famille et prenons quelques photos souvenir à la demande du père. Quelques caresses au petit chevreau né dans la nuit et nous partons.

Aujourd’hui nous traverserons la chaîne de Khangai du sud au nord. La piste de la montagne nous offre des belles vues sur la route mais elle est très difficile à cause des pluies abondantes de la veille. La voiture s’enlise dans la boue, par chance 2 camions de policiers font de même au même moment mais à contre-sens, ils nous aident à pousser la voiture et nous conseillent de faire demi-tour pour contourner la colline.

Visite du temple de Zaya Gegeen, à Tsetserleg, chef-lieu de la province d’Arkhangai et du musée de l’aimag Arkhangai. Ce musée est très intéressant car il présente tous les éléments typiques de la vie des nomades, que ce soit au niveau de la yourte, des ustensiles de cuisine, des tenus de fêtes en passant par les instruments de musique traditionnels.

Les achats d’alimentation initialement prévu seront limités car nous sommes dimanche et la majorité des magasins sont fermés.

Avant de trouver un lieu pour camper, nous passons au rocher Taikhar qui n’a vraiment plus rien d’intéressant. Les écritures très anciennes censées être l’attraction sont dorénavant quasiment complètement recouvertes par des graffitis honteux.

Il pleut et nous devons patienter dans la voiture avant de pouvoir poser nos tentes. Une fois l’orage passé nous avons le droit à un double arc-en-ciel complet. Notre campement pour le repas et la nuit est au milieu des animaux, encore une fois c’est magique.

Aujourd’hui, nous prenons la direction du magnifique parc national de Khorgo Terkhi. Les pistes sont toujours aussi difficiles et les paysages toujours aussi magnifiques. La moyenne en voiture doit être d’environ 30 km/h avec des pointes à 60-70 km/h quand tout va bien.

Nous prenons 2 heures de pause au canyon de Chuluut pour manger, une multitude d’aigles et de hawks nous entourent.

Enfin nous posons nos tentes au bord du beau lac alpin Terkhyin Tsagaan Nuur, il pleut comme tous les soirs depuis notre départ mais ça passe vite et nous avons encore droit à un double arc-en-ciel.

En plus du repas préparé par Ulzii, Zoggie cuisine un vrai plat mongol: beaucoup de viande (mouton), 2 pomme de terre et un peu de sel à bouillir dans l’eau pendant une heure environ. Le mouton a plus de goût cuisiné comme cela mais la viande est malheureusement un peu dure.

Les soirées et les nuits sont extrêmement fraiches en Mongolie, il fait froid et il y a pas mal de vent, nous apprécions nos pulls et les gros duvets.

Nous nous levons tôt (6h) pour une randonnée de 4 heures du lac vers le volcan Khorgo (20 km A/R). Au sommet nous avons une vue imprenable sur le lac et ses alentours, c’est grandiose et inoubliable. Nous ne croisons absolument personne lors de toute notre marche, seul le silence et le bruit des animaux nous accompagnent.

L’après-midi est consacré au repos au bord du lac pour un peu de lecture et observer les oiseaux. Le temps est impressionnant par son changement, en quelques minutes nous passons d’un beau soleil bien chaud à du vent glacial, la pluie mais aussi la grêle sont de la partie.

Nous décidons de nous lever à 6h pour arriver le plus tôt possible à notre destination finale, ce sera maintenant notre heure normal de réveil. Malheureusement, la  voiture fait encore des siennes, il n’y a plus de batterie et nous perdons donc 3/4 d’heure le temps d’aller demander de l’aide.

Un véritable spectacle de la nature nous attend ensuite pour rejoindre le col de Solongotyin Davaa grâce auquel nous franchirons la chaîne du Khangai. La piste que nous empruntons serpente au cœur des montagnes boisées du parc national de Tarvagatain Nuruu.

Après avoir fait quelques courses au village de bois Tosontsengel, nous posons nos tentes au bord de la rivière Tamir. Lors d’une promenade le long de la rivière, nous rencontrons 5 jeunes (de 5 à 13 ans) qui souhaitent nous parler. Nous retournons à notre camp et demandons de l’aide à Ulzii et Zoggie pour traduire. Les enfants nous aident à monter les tentes, vont nous chercher du yaourt au lait de yak et de la crème et mangent avec nous. La crème n’est pas mauvaise quoiqu’un peu forte en bouche, par contre le yaourt est réellement très bon.

Ils nous invitent ensuite dans leur ger où nous rencontrons leurs parents. Ils nous offrent du fromage de yak et de vache ainsi que du thé au lait : ils nous demandent si nous voulons du thé chaud et nous acceptons, nous aurons donc un bol de thé froid puis un de chaud… Nous goûtons la fameuse vodka mongole (à base de lait de jument). La vodka est servie dans une coupe en argent qui circule de l’hôte (dans notre cas c’est le fils aîné qui s’en charge) à son invité, celui-ci lui rend pour le tendre au prochain. Il faut attraper le bol à 2 mains ou avec la main droite et la main gauche sous le coude droit. Cette invitation spontanée à passer un petit moment avec la famille sous la yourte est inoubliable.

A noter pour cette journée que hormis quelques gouttes en voiture le matin, c’est notre première journée sans pluie.

Nous prenons aujourd’hui la route vers le lac Khar Nuur.

Nous sommes extrêmement chanceux car lors d’un simple ravitaillement d’essence au village de Yaruu, nous apprenons que le dernier jour de Naadam fêté par cette communauté se tient actuellement juste derrière la colline.

Nous prenons donc 3 heures de pause et assistons à une course de cheval et quelques matchs de luttes. Tout le monde nous affirme qu’il est beaucoup plus intéressant de voir ce genre de Naadam locaux plutôt que le grand à Oulan-Bator, où il y a trop de monde et où il est difficile de voir quelques chose de près. En attendant la fin de la course de cheval, nous mangeons dans une yourte et goûtons 2 plats typiques (nouilles frit et soupe de viande).

Arrivé au lac Khar Nuur vers 16h, nous prenons le temps de nous baigner et de nous laver par la même occasion. La position stratégique du lac, au croisement de la plus grande dune de sable mongole, Mongol Els, et sur le versant occidental de la chaîne de Khangai, lui a donné une beauté naturelle rare. Il est bordé d’un côté par les dunes et de l’autre côté par des hautes montagnes boisées.

Nous sommes ensuite accueillis par une très gentille famille sur le bord du lac qui nous offre thé au lait, yaourt, crème, fromage et gâteaux. Il y a de la viande partout dans la yourte, sur les lits ou accrochés au plafond, mais il n’y a aucune mauvaise odeur.

Elise aide la famille et apprend à préparer des beignets de viande. De son côté, Fred se fait aider par quelques nomades pour monter la tente et gonfler le matelas (ils sont très curieux). Nous passons la soirée avec ce couple de nomades qui reçoit aussi de la famille d’Oulan-Bator. Nous sommes une quinzaine dans la yourte, ce sont des moments incroyables tellement l’ambiance est légère et agréable. Nous ne comprenons rien mais les gens rigolent beaucoup et sont très gentils avec nous. Nous goûtons encore du lait et de la vodka.

Dans la matinée, nous effectuons une promenade au rocher de Senjit Khad, qui est également un rare caprice de la nature. Ce rocher situé au sommet d’une colline est percé en plusieurs endroits par le vent. Ce lieu nous offre une vue incroyable sur tous les environs.

A midi, nous mangeons du poisson pêché la veille dans le lac.

Nous passons le début de l’après-midi à nous reposer sur les bords du lac puis nous profitons de passer des moments avec la famille (préparation de la viande par exemple). Le monsieur est un grand éleveur de cheval, il a été récompensé et médaillé à plusieurs reprises. Il est très fier de poser devant nous pour une photo.

Avant le repas du soir, nous aidons à regrouper et à attacher les chèvres. Elise participe à la traite des chèvres et des vaches. Les petites filles lui apprennent très gentiment et cela faire rire tout le monde, elle se débrouille très bien.

La traite étant une tâche réservée aux femmes, Fred est invité à faire une petite promenade à cheval dans les dunes de sable. En claquette et au galop dans du sable, il ne fait pas le malin.

Nous dinons tous ensemble sous la yourte et offrons quelques cadeaux. Nous avons essayé de faire des cadeaux utiles (contenant plastiques ou sacs par exemple) et agréable (parfums ou bijoux). Bien que les mongols ne soient normalement pas très démonstratifs lorsque nous offrons des cadeaux, les parfums venant de Paris sont accueillis avec de grands sourires et de longs mercis. Avant d’aller nous coucher, nous disons au revoir au Monsieur qui part le lendemain matin très tôt pour le Naadam de la province.

Nous petit-déjeunons avec la famille et c’est le moment de leur dire au revoir. La femme nous offre un grand sachet de croquettes de fromage à chacun, nous sommes émus, elle est trop gentille.

Nous prenons la route en compagnie d’une dame et de 2 petites filles qui dorment sur nos genoux. Ces 2 petites rentrent chez elles, elles étaient en vacances dans leur famille. Nous déposons tout le monde à Uliastai avant de faire le plein d’alimentation et de manger au restaurant. Bien que la ville soit assez grande, elle semble déserte car la majorité des hommes sont partis au Naadam.

Nous continuons la route vers la zone strictement protégée du mont Otgontenger. Ce mont, recouvert de neige éternelle, est l’un des trois monts sacrés de la Mongolie et est aussi le plus haut sommet de la chaîne Khangai (4021 m).

Cette journée de route est très longue et assez pénible, nous n’arrivons qu’à 19h.

Le site est splendide mais il fait froid. Nous sommes en altitude, le soleil se couche et il y a du vent: nous sommes frigorifiés. Nous mangeons une bonne soupe bien chaude avant d’aller sous notre tente.

Dans la matinée nous partons pour une marche d’environ 4 heures au lac Badagakhundaga qui se situe juste au pied du mont Otgontenger. La vue de cette neige éternelle est magnifique. Nous avons le droit à quelques éclaircies mais le temps est couvert dans l’ensemble, encore une fois il est important d’être bien couvert en Mongolie.

De retour au camp, nous mangeons et faisons un peu de lessive. Nous allons ensuite nous promener à la recherche de marmottes et des sousliks (éspèces d’écureuil des sables). Il y en a beaucoup mais c’est très difficile de les approcher de près.

Nous partons vers 18h pour faire un peu de route, la journée de demain s’annonçant particulièrement longue. Petite anecdote rigolote, sur le chemin nous voulons faire le plein d’essence mais le pompiste pour le diesel est à un mariage et il n’y pas de remplacement pour lui…. Le plein n’est donc pas possible.

Nous décidons de nous arrêter vers 21h auprès d’une famille qui nous accueille très gentiment avec du lait chaud et de la crème de lait avec du pain. La famille est constituée d’un jeune couple avec leur bébé et les grands-parents. Nous cuisinons et mangeons dans leur yourte avant d’aller dormir, le coucher de soleil est magnifique.

Des loups ont rodé autour des moutons et des chèvres toute la nuit, le chien n’a pas cessé d’aboyer entre 23h et 5h. De plus c’était la nuit la plus froide que nous ayons connu sous tente, environ -3°C, et nous avons donc très peu dormi.

Nous mangeons sous la yourte auprès du poêle à bois pour bien nous réchauffer. Au moment de partir, la voiture ne démarre pas (plus de batterie): on essaye de remplacer la batterie par celle de la vieille Jeep russe sans succès, on la recharge ensuite avec le panneau solaire environ 10 minutes sans plus de succès, on fini enfin par pousser la voiture à 3 et elle démarre enfin… 45 minutes de “retard”.

Il est temps de prendre le chemin du désert de Gobi. De belles étapes nous attendent.

En descendant de la montagne, nous traversons de grandes steppes désertiques, ce sont nos premiers vrai paysage désertique avec absolument rien à l’horizon, seuls quelques mirages nous font espérer.

Nous campons au bord du lac Böön Tsagaan Nuur. Ce lac est peuplé d’un grand nombre d’oiseaux ce qui est assez sympa, cependant les bords du lac sont bordés d’un nombre impressionnant de fientes et autres bouses de chameau ou vache ce qui rend la baignade impossible. Nous passons donc la fin de l’après-midi en plein soleil et en plein désert, au bord d’un lac sans pouvoir se baigner. Quelle torture 😉 !

Après avoir parcouru la dépression des nombreux lacs (Baga Nuuryin Khöndii), nous atteignons les pieds de la chaîne de Gobi-Altaï, qui est la continuité de la chaîne d’Altaï.

A cet endroit, il y a peu de pistes et très peu de famille, il est donc très difficile de trouver sa direction. Nous allons un peu de droite et de gauche avant de finalement trouver le bon cap.

A mi-chemin, le chauffeur nous propose soit de continuer sur notre gauche dans la direction prévue, soit de quitter la piste et de partir à droite dans une montagne à la recherche d’ibex, aussi appelée chèvre sauvage de Sibérie. Nous choisissons bien évidemment les animaux. Au bout de 10 minutes hors piste, la voiture s’enlise et nous mettons facilement 40 minutes à la sortir de là. La traque aux chèvres n’était peut être pas une bonne idée, nous faisons demi-tour.

Nous passons à côté du canton de Bayan Gobi. L’impressionnant mont Ikh Bogd domine au nord alors qu’au sud c’est le célèbre désert mongol, Ingen Khöövöryin Gobi.

Nous passons par un petit village mais il n’y a plus d’essence, il faudra donc utiliser les réserves stockées dans les bidons avant d’atteindre la prochaine ville.

Nous nous arrêtons auprès de 2 familles qui nous invitent naturellement à boire un thé et goûter leur fromage. Ces familles élèvent des vaches, des chèvres et des moutons mais aussi des chameaux. Il y a des chameaux tout autour de nous, les petits hurlent en attendant le retour de leurs mères pour manger. Nous assistons à la traite ce qui est assez surprenant, et oui un chameau c’est haut !

3 adorables petites filles nous présentent leur petit frère et petite sœur. Les écrans des appareils photos numériques sont bienvenus, elles sont ravies de poser et de se regarder.

Encore une bonne nouvelle pour la voiture avant de manger, un pneu est crevé et il faut donc le changer… Nous n’avons plus de roue de secoure et nous proposons donc à Zoggie d’aller au village situé à 10km pour réparer le pneu, mais il n’a pas envie. Il n’y a pas de garage dans ce village, ce n’est pas possible…